Le secret de la domination de l‘équipe suisse de télémark

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L’équipe suisse de télémark se trouve en pleine préparation en vue de la saison 2022/23. Les Championnats du monde à Mürren (du 20 au 26 mars 2023) constitueront le temps fort de l’hiver. Les athlètes suivent actuellement une préparation intensive afin de préparer la saison et ce grand événement devant leur public. Après un week-end d’entraînement à Lenzerheide et un autre à Gstaad, un test de performance figurait au programme dimanche dernier à Berthoud.

Les attentes envers l’équipe sont évidemment de taille, après le bilan faste de deux gros globes de cristal, huit petits globes de cristal, 23 victoires en Coupe du monde et 16 autres podiums l’hiver dernier. Le test de performance au centre de médecine sportive « Comb’in » à Berthoud a pour objectif de révéler si les athlètes sont sur la bonne voie ou, au contraire, s’il y a des aspects sur lesquels travailler en particulier. L’ancienne athlète de l’équipe nationale Simone Oehrli, qui officie comme coach de télémark chez Swiss-Ski depuis son retrait du sport d’élite en 2019, détaille pour nous la situation actuelle de la préparation et les attentes en vue du prochain hiver de Mondiaux 2022/23.

Simone Oehrli, nous sommes ici à Berthoud, au « Comb’in », où l’équipe nationale de télémark réalise un test de performance. De quoi s’agit-il ?
Simone : Le test de performance est un état des lieux. Il y en a deux par an, un premier en mai, au début de la préparation pour la nouvelle saison, et maintenant en août, à la fin de l’entraînement estival. Nous comparons ensuite les données collectées en mai avec celles d’août et avec les objectifs individuels des athlètes. Cela nous permet de voir rapidement qui est sur la bonne voie et les lacunes qu’il faut encore combler. Les tests de performance sont aussi un instrument important pour nous dans le processus de retour après une blessure.

Tu fais allusion aux blessés : l’équipe suisse de télémark a compté plusieurs absents l’hiver passé. Ainsi, les membres de l’équipe nationale Stefan Matter, Nicolas Michel et Romain Beney ont été contraints de tirer un trait sur la saison complète en raison de blessures, tout comme Amélie Wenger-Reymond, qui était en congé maternité. Comment se passe le retour de ces quatre athlètes ?
Tous les quatre sont en bonne voie en ce qui concerne leur plan d’entraînement individuel et leur rythme respectif. Je suis confiante qu’ils réussissent tous leur retour à leur manière. En tout cas, nous sommes heureux de les voir tous les quatre de retour dans l’équipe, qu’ils vont encore renforcer.

Quel est ton bilan de la préparation de la saison jusqu’à présent ? Es-tu satisfaite ?
Je suis contente, dans la mesure où chacune et chacun donne le meilleur de lui-même et fixe ses priorités de manière judicieuse dans le cadre de la préparation, que ce soit dans son programme d’entraînement individuel ou lors de rassemblements,comme ici à Berthoud. C’est, en effet, le seul moyen que nous avons, au sein du staff, pour procéder à d’éventuels ajustements individuels et les accompagner. Dans l’ensemble, tout se passe vraiment bien.

Quels ont été – et sont – les plus grands défis au cours de la préparation ?
Malgré les fantastiques succès de nos athlètes, il ne faut pas oublier que le télémark reste une discipline marginale. Nous continuons donc à nous battre avec les conditions d’un sport marginal, mais pratiqué en tant que sport de compétition.
Par exemple, nous devons nous débrouiller avec un budget très différent de celui du ski alpin. Il faut aussi tenir compte du fait que tous nos athlètes travaillent ou étudient à côté du sport d’élite.

Y a-t-il des aspects sur lesquels tu dois particulièrement travailler avec ton équipe ?
Chez nous, la communication est essentielle. Surtout durant l’été, où nous avons moins de réunions que dans d’autres disciplines, la communication et l’échange régulier entre les athlètes et le staff d’entraîneurs sont très importants. C’est la seule façon de travailler de manière optimale et ciblée en équipe et sur le plan individuel.

Et quels seront les plus grands défis en vue de la saison 2022/23 ?
Faire le point sur l’évolution des athlètes qui reviennent de blessure en est un. Une autre incertitude concerne la comparaison nationale et internationale avant la saison. Il s’agit de vérifier où se situent nos athlètes, en particulier les « revenants ». Nous ne savons pas non plus si nous pourrons nous entraîner sur la neige des glaciers suisses durant l’automne ou si nous devrons nous rendre à l’étranger.

Votre dernière saison a été brillante. Martina Wyss et Bastien Dayer ont remporté les huit globes de cristal possibles, deux tiers de toutes les victoires en Coupe du monde sont revenues à l’équipe suisse de télémark, soit 23 succès en 34 courses. À quoi est due cette domination selon toi ?
Une particularité de l’équipe suisse de télémark est qu’elle est composée de ce qui se fait de mieux dans l’élite mondiale de ce sport. Les athlètes suisses sont donc constamment exposés à la concurrence nationale, que ce soit lors de la préparation et de l’entraînement sur la neige ou durant la saison. Cela motive bien sûr énormément les athlètes et ça les pousse à réaliser leurs meilleures performances, dès l’entraînement. Nous accordons aussi beaucoup d’importance à un bon esprit d’équipe, que nous cultivons autant que possible. Le télémark est une discipline individuelle dans laquelle les différents athlètes sont particulièrement déterminés. Parallèlement, il est important que tous fonctionnent bien en tant qu’équipe, à la fois en dehors des pistes et en compétition. Je crois que tout cela contribue au succès et à la domination de l’équipe nationale de télémark.

Pour finir, quelles sont tes attentes vis-à-vis de l’équipe pour l’hiver prochain ?
D'une part, selon les objectifs que nous nous sommes fixés au préalable, nous visons bien sûr de bons résultats individuels, mais aussi une performance d'équipe au top niveau. Une autre attente : Que l’on commence la saison avec le même élan, la même assiduité et le même professionnalisme que d’habitude, sans perdre l’objectif de base, qui est d’éprouver de la joie et du plaisir dans la pratique du télémark. Ni plus ni moins.

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