Nathalie von Siebenthal 6e et pas contente du tout

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"Je n'y arriverai pas, je crois que ça va toujours rester comme ça": 6e du 10 km olympique en skating de Pyeongchang, Nathalie von Siebenthal ne se satisfaisait pas du tout de cette nouvelle place d'honneur, la quatrième en trois ans aux Mondiaux et aux JO. La Bernoise espérait pouvoir accrocher le podium.

Au final, elle concède 49'' à la gagnante, l'étonnante Norvégienne Ragnhild Haga, et finit à 18'' de la 3e place, occupée conjointement par la Norvégienne Marit Björgen - sa 12e médaille olympique, un record en fond - et la Finlandaise Krista Pärmäkoski. La Suédoise Charlotte Kalla a pris l'argent.

"Dix-huit secondes, c'est beaucoup. Elles sont trop fortes. Les Norvégiennes évoluent en groupe, il y en a toujours une pour remplacer une autre", observait von Siebenthal, très déçue. Alors que son entraîneur Peter von Allmen ainsi que les suiveurs et journalistes semblaient prêts à saluer ce nouveau rang honorable, elle-même ne voulait pas s'en accommoder. La jeune femme de 24 ans a du caractère, et c'est peut-être pour ça qu'elle parviendra un jour à monter sur ce podium qui a toujours échappé aux fondeuses suisses aux JO, hormis le bronze en relais en 2002.

Nathalie von Siebenthal a été championne du monde espoirs du skiathlon en 2015. Mais depuis, en élite, elle truste les accessits, et elle commence à en avoir assez: 6e du 10 km aux Mondiaux 2015, 4e du skiathlon aux Mondiaux 2017, 6e déjà du skiathlon à Pyeongchang samedi dernier, deux fois dans le top 8 au Tour de Ski... Elle brûle d'"avancer", comme elle le dit, et ce n'était pas encore pour ce jeudi. "Une victoire (en Coupe du monde) provoquerait peut-être le déclic dans la tête", dit-elle.

Déficits

En attendant, elle constate qu'il lui faut encore "beaucoup, beaucoup s'entraîner", qu'elle affiche toujours un déficit en termes de puissance et de force. Son coach préférait s'attarder sur le positif: son élève est constante à un haut niveau, elle a progressé en style classique... "Et elle aura encore une chance sur le 30 km (dimanche 25 février). Le départ sera groupé, et peut-être que certaines fondeuses seront fatiguées. Le fartage pourrait aussi jouer un rôle", a observé Peter von Allmen, en espérant que les circonstances jouent en faveur de son athlète.

Nathalie von Siebenthal, en tout cas, apprécie ce parcours tourmenté. Elle est partie fort et a eu plus de mal à terminer. "Mais si j'étais partie moins vite, je ne pense pas que j'aurais mieux fini pour autant", précise-t-elle, atypique et rafraîchissante dans ses déclarations. Le tout dans un français impeccable: "J'ai été élevée dans les deux langues (allemand et français), ma mère est de Sion", glisse la fondeuse de Lauenen.

Devant, Ragnhild Haga a rétabli la suprématie norvégienne, mise à mal par les succès des Suédoises Charlotte Kalla sur le skiathlon et de Stina Nilsson en sprint. Haga, 27 ans, s'était préparée spécialement pour cette course et décroche son premier grand titre. C'est même sa première médaille dans une compétition majeure. Elle ne compte par ailleurs qu'un succès en Coupe du monde à son actif. Le réservoir des Norvégiennes, toujours privées de Therese Johaug, suspendue, reste immense.

Foto: NordicFocus