« L’environnement professionnel me plaît beaucoup »

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Keystone-SDA

Avec Sandro Viletta, c’est un visage connu de Swiss-Ski qui fait son retour. Le champion olympique de 2014 est l’un des trois nouveaux entraîneurs de ski alpin.

Pour la prochaine saison, Swiss-Ski peut souhaiter la bienvenue à trois nouveaux entraîneurs alpins. Chez les dames, Christoph Krienzl occupe le poste d’entraîneur du groupe Elite de slalom de Coupe d’Europe. Il remplace ainsi Silvano Stadler qui a rejoint le groupe de Coupe du monde des techniciennes de Luis Prenn. Chez les hommes, le nouvel entraîneur du groupe Elite pour la relève est Simon Rothenbühler. Il remplace Reto Griesenhofer (changement pour l’économie privée). Outre Simon Rothenbühler, qui était actif comme entraîneur depuis quelques années chez Swiss-Ski, Sandro Viletta fait lui aussi son retour. L’ancien skieur qui avait annoncé son retrait le 18 décembre 2018 fait son retour chez Swiss-Ski. Il entraînera le groupe Elite de slalom géant de Coupe du monde. Il y remplace Renzo Valsecchi (désormais en Mastery Coupe du monde de slalom géant).

Dans une interview, le champion olympique de 2014 explique comment il a opéré ce changement et ce qu’il aimerait apporter aux athlètes.

Comment s’est passée la période après ta retraite sportive ?

Sandro Viletta : Il y a eu des avantages et des inconvénients : j’étais plus détendu, sans la pression de la compétition. Les 2-3 dernières années de ma carrière n’ont pas été faciles avec des blessures que je ne parvenais plus à entièrement compenser. Au début de ma retraite, c’était plus simple, car je n’avais plus la pression et les douleurs. C’était certainement très positif. Et je pouvais enfin faire ce qu’il me plaisait. Je n’avais plus de plan d'entraînement à suivre. Je pouvais sortir plus longtemps avec des amis et profiter de la vie. C’était vraiment cool. Mais le ski me manquait. Je voyais mes anciens coéquipiers faire leurs courses à la télévision. Par moments, je me disais que ce serait chouette d'y être aussi. Ce sentiment s'est toutefois estompé avec le temps. L’hiver passé [soit le 3e après sa retraite, ndlr.], j’étais déjà à fond dans ma nouvelle vie. Et je n’ai plus trop pensé aux « si » …

Lors de ton retrait, déjà, tu annonçais que tu aimerais devenir entraîneur. Pourquoi ce choix était-il clair pour toi ?

C’était clair pour moi déjà bien avant même, car je me suis toujours intéressé à la fonction d’entraîneur. La science de l'entraînement m’a toujours intéressé. En tant qu’athlète, je voulais constamment savoir pourquoi nous faisions tel entraînement avec telle intensité. Je l’ai souvent remise en question, et en particulier à la suite de mes blessures, je me suis maintes fois demandé ce que je pourrais faire autrement. Je suis convaincu que mon passé d’athlète – je courais dans toutes les disciplines, j’ai connu des succès mais aussi des échecs – m’aide énormément désormais pour transmettre mes connaissances en tant qu’entraîneur.

Comment as-tu vécu ta formation d’entraîneur ? Ce changement a-t-il été difficile ?

Au début, ce n’était pas facile. Pendant les années où je skiais, j’avais besoin de réfléchir, mais différemment. C’est pourquoi les 6 premiers mois, jusqu’à ce que l'on s'y fasse, il faut faire preuve d'un peu de patience. Mais cela va relativement vite et, petit à petit, on se fixe de nouveaux objectifs.

Qu’est-ce qui te réjouit le plus dans ta nouvelle fonction ?

De pouvoir travailler avec des personnes que je connais en partie. C’est ce qui me réjouit presque le plus. Pouvoir collaborer avec certains collègues et faire un bout de chemin avec eux. Je me réjouis aussi de pouvoir travailler à un haut niveau. Le sport de performance, où j’étais actif, m’a beaucoup manqué. Et les athlètes actuels sont très professionnels, comme tout l’environnement. Ça me plaît. Je me réjouis de faire mon retour.

Que veux-tu transmettre aux athlètes en tant qu’entraîneur, hormis les connaissances techniques ?

J’aimerais qu’ils se développent au niveau personnel, dans leur façon de penser, d'envisager les choses. L’aspect technique est une chose, mais il est également important de savoir comment s’y prendre. Il y a tant de facteurs d’influence qui entrent en jeu. J’aimerais essayer d’attirer l’attention des athlètes sur le fait qu’il n’y a pas que la technique et le ski, mais qu’il faut aussi tenir compte de nombreux autres facteurs d’influence. Ce sera un des aspects de mon travail.

À quel point les jeunes athlètes peuvent-ils profiter de tes expériences en tant qu’ancien skieur, et aussi de tes blessures ?

(Rit) J’espère qu’aucun d’eux ne se blessera et que je ne doive pas mettre en avant ce problème. Mais je crois qu’en tant qu’ancien athlète, on a un avantage dans certains domaines. En particulier sur les parcours, parce que l’on sait ce que l’on ressent. Mais aussi dans de nombreuses situations p. ex. lorsque les conditions ne sont pas très bonnes, que l’on se sent malade ou lorsque l’on est mis sous pression. Les avoir vécues, c’est sûrement un avantage.

As-tu déjà des objectifs concrets en tête, que tu veux atteindre en tant qu’entraîneur ?

La continuité est importante pour moi. Et aussi de pouvoir pousser les athlètes. Mais il y a beaucoup de facteurs qui entrent en jeu pour que tout fonctionne ; on ne peut pas toujours tout mesurer par les résultats. Mais les athlètes ont naturellement tous un objectif concret, et ils formeront la base de mon travail. Je vais bientôt rencontrer les athlètes pour une discussion. Mon objectif est ensuite de concrétiser leur objectif, avec leurs idées et les miennes.

Interview Danja Spichtig