« Le problème s’est transformé en opportunité »

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En vue de ce qui pourrait être sa dernière saison en Coupe du monde, le spécialiste du combiné nordique Tim Hug s’est vu contraint de s’engager une nouvelle fois sur des voies inédites, ce qui entraîne à la fois des avantages et des inconvénients.

Tim, tu es en plein entraînement estival. La nouvelle saison de Coupe du monde débute dans près de trois mois. La préparation se déroule-t-elle comme prévu ?

« Du point de vue des sensations, oui. J’ai pu m’entraîner de manière intensive et efficace en juin et en juillet. J’étudie les énergies renouvelables et les techniques environnementales et suis à nouveau en période d’examens actuellement. J’ai donc dû légèrement réduire le volume des entraînements. Samedi passé, j’ai disputé une première compétition dans le cadre du Grand Prix d’été à Oberstdorf afin de voir où j’en étais ».

Depuis quelques années, tu es le seul spécialiste de combiné disputant des compétitions au plus haut niveau pour Swiss-Ski. Tu effectues donc une grande partie de ta préparation seul. Tu m’as même plus d’équipe d’encadrement.

« Ces dernières années, j’ai pu collaborer à plusieurs reprises avec l’équipe de Norvège. Au début, cette coopération concernait surtout les domaines du matériel et du service. L’année passée, j’ai pu effectuer des camps d’entraînement avec les Norvégiens, mais je disposais encore de mon propre coach et de mon serviceman. Pour des raisons financières, il n’a toutefois plus été possible de mettre en place ma propre équipe pour la saison à venir. Nous avons donc payé notre place chez les Norvégiens, qui me considèrent désormais comme un membre de l’équipe à part entière ».

La Norvège étant l’une des premières nations en combiné nordique, cette collaboration apporte certainement quelques avantages.

« Tout à fait. De nouvelles portes se sont ouvertes. Nous avons été contraints de trouver une autre solution et finalement, le problème s’est transformé en opportunité. Je fais désormais à nouveau partie d’une équipe de combiné, ce qui n’était plus arrivé depuis de nombreuses années. Je profite des nouvelles impulsions et des idées d’entraînement inédites. Il est parfois nécessaire d’emprunter d’autres voies pour progresser. Les Norvégiens m’ont très bien intégré dès le premier entraînement et tout le monde a fait preuve d’ouverture. Du fait de mes études et pour des raisons financières, il m’est toutefois impossible d’être présent en Norvège pour l’ensemble du programme. Jusqu’ici, j’y ai passé environ trois semaines durant la préparation. Des entretiens téléphoniques et des échanges de vidéos permettent de rester en contact avec les Norvégiens. Je dois cependant organiser beaucoup de choses seul lorsque je suis en Suisse. Ceci représente certes une charge de travail supplémentaire, mais offre également plus de liberté. Mon objectif est de passer plus de temps avec l’équipe à partir du mois de septembre et d’effectuer avec elle les camps d’entraînement à Seefeld en octobre et ensuite sur le glacier Schnalstal ».

Sur quels éléments te concentres-tu en particulier lors de ta préparation pour la saison ?

« En ski de fond, j’ai mis l’accent sur la technique dès le début. Ces cinq ou six dernières années, je ne disposais pas d’un coach de ski de fond spécifique et j’ai donc fait peu de progrès dans ce domaine. Il reste beaucoup de potentiel inexploité au niveau de la technique. L’équipe de Norvège possède un coach spécialisé pour le ski de fond. D’un point de vue purement physique, j’ai bien travaillé dans le domaine du ski de fond ces dernières années et l’écart avec les meilleurs Norvégiens n’est pas si grand. Sur le tremplin, il s’agit de retrouver la confiance. Nous avons analysé la situation de manière approfondie au printemps passé. Les nouveaux coaches ont pu me donner de nouvelles impulsions. Je suis optimiste pour l’avenir ».

Les Championnats du monde à Seefeld en février 2019 représentent le moment fort de la saison. Les compétitions au Tyrol sont-elles l’objectif final de ta carrière de spécialiste du combiné nordique ou y a-t-il une chance que tu rempiles pour une saison de plus ?

« En principe, je me prépare à attaquer ma dernière saison. Mettre un terme à ma carrière de sportif d’élite au printemps prochain serait judicieux du point de vue de mes études également. La charge de travail devient de plus en plus importante et de nombreux travaux sont liés à des projets. Si je continuais au-delà de la saison prochaine, je devrais presque logiquement m’engager pour l’ensemble du cycle olympique, ce que je n’ai pas l’intention de faire ».